Avant de devenir la luxueuse place que l'on connait aujourd'hui, la Place Vendôme était un lieu résolument politique. Et la belle colonne Vendôme n'a pas toujours été en place... Retour sur l'histoire mouvementée de cette place.
Située dans le 1er arrondissement, c'est l'une des places les plus célèbres et luxueuse de Paris. Ses plans ont été réalisés en 1699 par Jules Hardouin Mansart, architecte du Château de Versailles sous Louis XIV. Une impressionnante statue de Louis XIV à cheval, sculptée par Girardon, s'élève alors en son centre.
Pendant la Révolution, la Place Vendôme est rebaptisée la Place des Piques et la statue équestre de Louis XIV est détruite et remplacée en 1810 par la Colonne Vendôme, inspirée de la Colonne Trajane de Rome.
Erigée par Napoléon pour commémorer la bataille d'Austerlitz, cette impressionnante colonne, avec à son sommet une statue de Napoléon en César, est réalisée par Antoine-Denis Chaudet. Elle est coulée dans le bronze de 1 200 canons arrachés à l’ennemi !
Sous la Monarchie de Juillet, une nouvelle statue de l'empereur en caporal est réalisée par Charles Émile Seurre. En 1863, Napoléon III la fait remplacer par une copie de la première statue, sculptée par Auguste Dumont. C'est cette statue que l'on peut encore voir de nous jour surplomber la Place Vendôme. Pourtant, cette statue a connu des évènements plus que mouvementés.
En effet, pendant Commune de Paris, en 1871, la colonne est abattue par les Communards qui y voyaient un symbole de la barbarie et du militarisme de Napoléon, sous les acclamations des Parisiens. Parmi les communards responsables, le peintre anarchiste Gustave Courbet qui sera lourdement condamné à la restaurer à ses frais ! La statue de Dumont retrouve sa place en 1873 et ne la quittera plus.
Depuis le Second Empire, la Place Vendôme est devenue le lieu du luxe et de l'élégance à la parisienne, dans la prolongation de la Rue de la Paix, elle-même très luxueuse. Les grands noms de la joaillerie (Van Cleef & Arpels, Cartier, Chaumet, Tiffany, BVlgari, Dior joaillerie, Chanel, Boucheron ...), de la maroquinerie et de la haute-couture ont pris possession des lieux, et il est courant de passer devant des vitrines qui affichent des montres à 4 zéros.
L'Hôtel de Bourvallais, au n°13 de la place, abrite aujourd'hui le Ministère de la Justice. Le n°15 abrite, quant à lui, l'un des plus beaux et des plus célèbres palaces de la capitale : le Ritz. Et c'est au n°12 de la place, à l'Hôtel Baudard de Saint-James que mourut de la tuberculose Chopin en 1849.